Rassemblant près de 16 organismes au Québec dont le CDÉACF, le Comité des 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes mène sa campagne annuelle du 25 novembre au 6 décembre 2023 avec pour thème : Précarité genrée, violences ignorées.
Le CDÉACF se mobilise activement pour illustrer comment les inégalités numériques constituent une violence structurelle faite aux femmes. Dans le contexte où le numérique prend une place écrasante dans la vie quotidienne, de moins en moins de services physiques se rendent disponibles au public. Ce qui créé des difficultés pour accéder à ces services pour certain-e-s.
Il y a deux ans, pour le thème Déconfinons la conversation autour des violences genrées, le CDÉACF avait réalisé une capsule sur la fracture numérique. Dans cette capsule, Nathalie qui ne possède pas d’ordinateur, rencontre des problèmes pour accéder à des services publics. Tout se complique pour elle lorsqu’il s’agit de prendre des rendez-vous ou de trouver de simples informations. À travers cet exemple, force est de constater que de nombreuses femmes et personnes non-binaires vivent cette situation.
L’enquête NETendance de 2020 souligne qu’environ 3% des personnes identifiées comme femmes au Québec n’ont pas accès à Internet à la maison, ce qui donne environ 130 000 femmes. De plus, 24% des femmes n’auraient pas accès à un forfait téléphonique qui inclut des données mobiles (1 030 000 femmes à travers le Québec).
Dans le même ordre d’idées, le rapport NETendance de 2019 indique que 43% des femmes au Québec contre 36% des hommes interrogés n’avaient utilisé aucun moyen numérique pour accéder aux services gouvernementaux et 18% ne savaient pas comment trouver les informations utiles sur Internet.
Les enquêtes de NETendance présentent un portrait général de la situation sur les inégalités numériques. Mais il nous faut prendre en compte compte certains facteurs qui font en sorte que les femmes en situation de handicap, les femmes autochtones, les femmes immigrantes, les femmes de la diversité sexuelle et de genre ou encore les femmes racisées, ont davantage de risque de vivre une situation de vulnérabilité.
Sous cette perspective, nous constatons que les inégalités numériques constituent une violence structurelle qui affecte ces groupes de femmes car elle a des répercussions négatives sur leur vie sociale et professionnelle. Plusieurs ressentent un isolement et se sentent stigmatisées. Reconnaitre ces répercussions nous permet de mieux nous mobiliser afin de les soutenir dans le maintien d’une vie sociale démocratique et d’une autonomie suffisante à leur épanouissement.